Juin 2022 : Du travail bien fait
Dans le secteur que couvre le Comité de Châlons-en-Champagne que j’arpente régulièrement, pour diverses raisons, je suis parfois obligé de me rendre à l’évidence. « Nous sommes, malgré nos efforts, loin de réaliser tout ce que nous devrions ». Par manque de moyens, financiers ou humains, mais souvent par méconnaissance et ignorance du terrain, trop vaste pour le peu de bénévoles que nous sommes.
Ce constat m’amène à signaler des abandons de sépultures aux maires de communes pas toujours au fait de l’état d’occupation de leur cimetière. Je l’avoue, l’accueil n’est pas toujours à la hauteur de mes espoirs. Certains estiment que l’entretien n’est pas de leur ressort et d’autres que la conservation est le rôle de notre association, ce qui n’est pas toujours vrai.
Sur la croix descellée de son socle était inscrit le nom du militaire, restitué à sa famille.
BLÉRIOT Victorice Polycarpe, natif le 15 janvier 1886 de Guyencourt-Saulcourt (Somme), décédé des suites de blessures le 4 octobre 1916 à l’hôpital temporaire n° de Pargny-lès-Reims (Marne).
Sans doute blessé alors que son régiment tenait les lignes dans le secteur des Cavaliers de Courcy que, depuis septembre 1914, français et allemands se disputent le secteur, où les tranchées françaises et allemandes ne sont distantes que de quelques dizaines de mètres.
C’est certainement dans les communs du Château de la Comtesse Werlé de Montebello, (fille du duc de Montebello, fils aîné du Maréchal Lannes) à Pargny-lès-Reims, que Victorice finira sa vie, aux côtés d’autres blessés de ces monstrueux face à face. Après la guerre, sa famille, domiciliée à Guyencourt-Saulcourt, réclamera le retour de son corps comme le permettait l’article 106 de la loi de finances du 31 juillet 1920.
Mais comme beaucoup de famille ayant effectuées cette démarche de rapatriement, les parents BLÉRIOT ne pensèrent pas que, après eux, si personne n’entretenait la sépulture de Victorice, celle-ci risquait de se dégrader, voire de disparaître.
s’ajoute, et son constat rejoint le nôtre, la baisse des effectifs de nos membres et consécutivement, celle des bénévoles de terrain.
Antoine DEPTA me promit de faire tout son possible, l’association seule ou en collaboration avec la mairie, pour sauvegarder la sépulture de Victorice BLÉRIOT, Mort pour la France. Je me félicitai d’un contact aussi fructueux et remerciai avec de grands espoirs.
Et ce jour, 26 août 2022, j’ai reçu de Monsieur Jean Pierre LENTÉ, Délégué général adjoint du SF Somme et président du comité de Péronne/Combles, un mel comportant deux photos.
Ces photos pour me présenter le travail effectué par Christian, un bénévole de ce comité.
Comité alerté par Monsieur DEPTA qui, en un temps record et en pleine période de vacances a réalisé la rénovation, que dis-je, la sauvegarde de la sépulture BLÉRIOT !
Monsieur LENTÉ ne m’a pas précisé si cette rénovation avait été réalisée avec l’aide de la municipalité de Guyencourt mais je suis certain que cette dernière ne sera pas restée insensible aux arguments des représentants de l’association.
Pour clore cette information, je me permets de rappeler l’entraide qu’il peut, qu’il devrait y avoir entre les comités du Souvenir Français, quels que soient les départements, les régions et surtout au sein d’un même département. Ce qui n’est malheureusement pas le cas partout.
J’appuierai également sur le fait qu’il ne doit pas y avoir de différences dans la hiérarchie au Souvenir Français. Un adhérent, un membre de bureau, quel que soit son rôle dans le comité, est apte à faire remonter une information à son président, à son délégué général, au Président Général ou aux responsables d’autres régions, sans avoir à observer une voie hiérarchique surannée qui freine les actions, voire les annihile. Et dans la mesure où cela est réalisable, que son intervention mène à une action.
Dans le cas présent, le Délégué général du département de la Somme, que je remercie pour son accueil, a bien compris ma démarche qui, loin d’être une critique, a une fois de plus prouvée que, quand il le pouvait, le Souvenir Français réalisait de belles choses.